May 30, 2021

On n'en finit pas

 



Proust est toujours là, à nous rappeler du temps que nous perdons et qui nous perd. On n'en finit pas avec lui. Comme le temps lui-même, certes, il donne l'impression de quelque chose d'infini, mais c'est encore (un peu) plus: cet infini a cela de particulier, c'est qu'il est fait des mots; finalement c'est l'essentiel même du temps, il parle par son silence.

Après sa mort (celle de Proust) on a trouvé des liasses de papier d'où tirer des Santeuil ou des Sainte-Beuve (et d'où toute sorte de volumes, de thèses de doctorat portant pour titre "Proust avant Proust", "La Recherche avant la lettre", etc.). Bernard de Fallois y jouait un grand rôle et justement (comme dans un cauchemar) après sa mort (celle de Fallois) on a trouvé encore des feuillets qui poussent notre connaissance sur Les Recherches, probablement, même plus loin que les moments de Jean Santeuil et de Contre Sainte-Beuve.

Des oeuvres posthumes (ou post-posthumes), alors. Et cela pas longtemps après celles de Roland Barthes lecteur exquis de Proust même s'il en parlait si peu. (des préparations en vue d'une conférence sur Proust, précisément)

On reste, malgré tout, dans ce climat de fétichisme du papier et de l'écriture qui nous hante (et qui nous perd, peut-être).





Sur Barthes (1)


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